La Tonnellerie Nadalié : l'alliance entre vin & bois
La Tonnellerie Nadalié est au coeur de l'alliance entre vin et bois. Attachée au transfert des savoir-faire, la Tonnellerie sera présente sur les quais pour partager sa passion et des moments privilégiés avec le public de la fête. En attendant d'assister aux démonstrations de montage de barriques avec la Tonnellerie Nadalié en juin, découvrez les dessous du métier dans cette interview !
Pourriez-vous nous raconter l’histoire de la tonnellerie Nadalié ? Auriez-vous des anecdotes à nous raconter ?
C’est en 1902 qu’Auguste Nadalié créa la Tonnellerie éponyme : quel succès ! Initialement installée dans le quartier des Chartrons à Bordeaux, la Tonnellerie Nadalié n’a cessé de se développer en France mais aussi à l’étranger. Dans les années 70, l’activité croissante de l’entreprise nécessite la construction d’un second atelier qui voit le jour à Ludon-Médoc. C’est en 1999 que les deux ateliers fusionnent et qu’est créée la tonnellerie actuelle, plus moderne et plus performante, rue Lafont, à Ludon-Médoc. A l’étranger, la Tonnellerie Nadalié, en la personne de Jean-Jacques Nadalié, a fait figure de pionnière, dans les années 80, en installant une unité de production aux États-Unis, puis au Chili et en Australie.
C’est désormais la cinquième génération de la famille qui fait vivre ce savoir-faire ancestral.
Quels sont les différents types de fûts que vous produisez et pour quel vin sont-ils adaptés ?
Nous produisons aujourd’hui tous types de fûts tout ce qui peut exister en termes de futaille, des fûts de 55L jusqu’à 700L.
Nous avons également un atelier dédié :
- À la conception de cuves et foudres
- À la rénovation de barriques d’occasion
- Aux produits dérivés (outils de boisage tels que copeaux, chips, staves…)
L’offre est adaptée à tous les types de vins.
Comment sont fabriqués vos fûts ? Quelles sont les différentes étapes de production ?
Une fois la phase de maturation passée (séchage des merrains à l’air libre pendant minimum 24 mois), de nombreuses étapes de production sont réalisées par nos maîtres-tonneliers.
- 1/ Écourtage, dolage et jointage : Le dolage est l’opération qui consiste à donner au merrain un aspect concave et convexe qui déterminera la forme de la barrique.
- 2/ Appareillage : A la sortie de la jointeuse, les douelles sont triées et réparties sur une longueur précise. Un numéro est attribué à chaque barrique pour une identification individuelle.
- 3/ Mise en rose : Une à une, les barriques sont montées en forme de rose. Toutes les douelles sont ensuite tapées sur le dessus, l’intérieur et l’extérieur afin de donner une forme régulière à la barrique.
- 4/ Cintrage : Chaque barrique est disposée sur un brasero, alimenté avec des chutes de chêne. Elle est abondamment arrosée à l’extérieur et à l’intérieur, puis cintrée petit à petit à l’aide d’un filin pour atteindre sa forme finale.
- 5/ Chauffe : L’opération consiste à chauffer la barrique plus ou moins fort afin qu’elle apporte des arômes différents au vin. Cette phase, qui dure environ 2 fois 20 minutes, est primordiale car elle orientera souvent le client dans le choix de ses tonneliers.
- 6/ Rognage : Il consiste à tracer un jable en tête des douelles (permettant de recevoir le fond) et à biseauter leurs extrémités.
- 7/ Préparation des fonds : Les douelles de fond sont rainurées et triées en fonction de leur longueur et de leur largeur. L’appareillage est ensuite réalisé à l’aide d’un rayon laser, puis des bandes de jonc sont insérées entre chaque pièce, assemblées entre-elles grâce à une presse.
- 8/ Taillage : Tous les fonds sont taillés et biseautés aux dimensions exactes de chaque barrique.
- 9/ Mise en place des fonds : Une pâte, à base de farine et d’eau, est disposée dans le jable, puis, le fond est mis en place à l’aide de 2 outils : Un tire-fond, qui permet au tonnelier de tirer le fond par le haut de la barrique, et un tape-fond, qui, inséré dans la barrique par le trou de bonde, va permettre de pousser le fond vers le haut.
- 10/ Échaudage : 10 à 15 litres d’eau chaude et de l’air comprimé sont mis dans le fût puis le tonnelier le fait tourner sur lui-même. Cette opération permet de vérifier l’absence de fuite.
- 11/ Ponçage et cerclage : Chaque fût est poncé avec une ponceuse automatique à bande afin de soigner son aspect extérieur.
- 12/ Barrage et liage
- 13/ Logo et marquage
- 14/ Emballage et expédition
Comment travaillez-vous avec les viticulteurs pour produire des fûts adaptés à leur vin ?
Les viticulteurs sont accompagnés dans l’élevage du début à la fin. Certains sont même accompagnés avant l’élevage, nous organisons des dégustations préliminaires aux vendanges. L’effet millésime a un impact significatif sur les choix et les chauffes sont adaptées en fonction du profil de vin souhaité.
Pour ceux qui se sentiraient une vocation, comment devient-on tonnelier ?
Pour devenir tonnelier, il n’existe qu’une seule et unique formation : le CAP tonnellerie dont la préparation dure deux ans après la classe de 3ème. En France, trois établissements seulement dispensent une telle formation (Cognac, Blanquefort et Dijon).
Comment voyez-vous l'avenir de la tonnellerie ? Quels sont les nouveaux défis auxquels vous faites face ?
La tonnellerie devient de plus en plus professionnelle et pointue sur l’interaction bois/vin. La gestion de la matière première est un des défis majeurs auxquels nous devons faire face actuellement.
Comment les visiteurs peuvent-ils découvrir et expérimenter l'art de la tonnellerie lors de l'événement ?
Nous proposerons une démonstration de montage de barriques le samedi et dimanche, toute la journée ! Les visiteurs pourront ainsi découvrir ce beau métier artisanal et comprendre le rôle primordial que joue le bois dans l’élevage du vin.
Qu’aimeriez-vous que les visiteurs retiennent de leur visite sur votre stand ?
Que la tonnellerie est un beau métier artisanal, qui nécessite de nombreuses opérations et un savoir-faire hors norme.